Dossier Jeux Olympiques
Des chiffres, des faits et des impressions captivantes de Pékin 2022
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Il a certes fallu à nouveau composer avec le Covid-19 lors de la saison olympique 2021/22, mais Swiss-Ski et l’ensemble de la famille des sports de neige ont vécu un retour progressif à la normale. Sur le plan sportif, la Fédération a connu un hiver globalement très réussi, avec le nombre record de médailles décrochées aux Jeux Olympiques en guise de temps fort.
Dans notre entretien, Bernhard Aregger, CEO de Swiss-Ski, revient sur la période dorée de Pékin, sur les succès confirmés des skieurs alpins, ceux des freestyleurs, ainsi que sur les défis à relever en ski nordique. Il détaille aussi les futurs projets de la Fédération et ses attentes en vue du prochain hiver de Mondiaux 2022/23.
Les équipes de freestyle et de snowboard de Swiss-Ski sont des valeurs sûres depuis des années. Cela a été le cas non seulement en Coupe du monde, mais aussi aux Jeux olympiques de Pékin. Les Mondiaux qui se disputeront à domicile dans trois ans pourraient donc nous réserver une très bonne surprise.
Voilà la raison pour laquelle nous voulons organiser de tels événements en Suisse. Nous ne déposons pas uniquement notre candidature pour pouvoir dire que nous avons organisé les Championnats du monde de ski freestyle ou de snowboard. L’objectif est de pouvoir présenter une équipe forte au départ en 2025. Nous voulons jouer les premiers rôles. C’est la raison pour laquelle il faut se pencher sur les disciplines dans lesquelles nous avons perdu un peu de terrain, en snowboard alpin par exemple. Lors des récents Jeux Olympiques, cela n’a pas fonctionné dans ce domaine par rapport aux années précédentes. Dans le domaine big air et slopestyle, nous pouvons compter sur une relève prometteuse chez les garçons. Les régions travaillent bien. Nous cherchons activement à revoir les mécanismes de promotion de la relève dans les centres de performance pour faire un pas en avant, dans l’optique des grands événements prévus de 2025 à 2030 et de transposer les expériences faites dans certains domaines avec les centres de performance des alpins.
Swiss-Ski procède à la restructuration des catégories ski freestyle et snowboard, laquelle sera opérationnelle à partir de la saison prochaine. La nouvelle structure comportera deux pôles sportifs, « Style » et « Speed », qui seront dirigés par Christoph Perreten et Ralph Pfäffli, jusqu’ici respectivement Chef Ski freestyle et entraîneur en chef du skicross. Quel est l’objectif de la Fédération ?
Il s’agit de regrouper les compétences et – dans le domaine « Speed », par exemple – de transférer les connaissances d’autres disciplines sportives, comme le ski alpin. Lorsque quelqu’un est à la fois responsable du pôle « Style » et du pôle « Speed » dans une discipline sportive, tout est beaucoup plus complexe. La nouvelle répartition simplifiera donc les choses.
Tant aux JO que récemment aux Mondiaux, la Suisse n’a été représentée ni en combiné nordique, ni en saut à ski féminin. Quel est ton espoir de retrouver prochainement des participant(e)s suisses au niveau de la Coupe du monde dans ces disciplines ? Et que fait la Fédération pour y contribuer ?
Certains développements sont porteurs d’espoir. Je peux citer en particulier Sina Arnet, qui a fait ses débuts en Coupe du monde l’hiver passé et a réussi à marquer des points. Elle a remporté le classement général de la Coupe FIS et elle a terminé troisième au Festival olympique de la jeunesse européenne (FOJE). Autre résultat réjouissant, notre jeune équipe du Team Event composée de Sina Arnet, Emely Torazza, Yanick Wasser et Lean Niederberger s’est également parée de bronze. Ce ne sont là que quelques noms, mais il y a encore d’autres jeunes athlètes qui poussent un peu plus loin. Le Présidium de Swiss-Ski s’est engagée à promouvoir le saut à ski féminin. Je suis convaincu que nous aurons des athlètes en vue aux prochains Jeux Olympiques. En combiné nordique, le contingent est très limité. Mais nous avons un athlète de cadre, Pascal Müller, qui a déjà fait ses premières expériences en Coupe du monde. Nous avons conclu un accord avec la Fédération allemande de ski (DSV) pour que Pascal Müller puisse s’entraîner avec l’équipe allemande. Sinon, nous essayons de reconstruire ce sport au niveau de la jeunesse, à Kandersteg et à Einsiedeln. Mais il s’agit là d’un défi qui s’étend sur toute une génération.
L’automne dernier, il a été annoncé que Swiss-Ski reprendrait la société Biathlon Arena Lenzerheide AG de Michael Hartweg dès la nouvelle saison. Jusque-là, Swiss-Ski avait délibérément choisi de ne pas investir dans des projets d’infrastructure. Quelle a été la motivation d’un tel changement d’optique ?
C’est une opportunité née de la situation. Nous ne l’avons pas cherchée de manière active. Nous avons examiné l’infrastructure de près et avons reconnu que, même indépendamment des grandes manifestations, l’ensemble avait du potentiel pour les années à venir en ce qui concerne le développement du biathlon, la formation au sein de la Fédération, mais aussi un centre de compétences pour Swiss-Ski, où d’autres disciplines devraient également trouver leur place. Nous ne cherchions pas un établissement de restauration ou une auberge. Nous sommes là pour promouvoir le sport.
Toutes les épreuves de Coupe du monde en Suisse ont pu se disputer en présence de spectateurs pendant l’hiver 2021/22 et la plupart d’entre elles par un temps radieux. Après un mauvais hiver fortement impacté par le Covid-19 et quelques annulations dues aux conditions météorologiques, cela a mis du baume au cœur des sports d’hiver suisses.
Cela a été extrêmement important. Déjà au mois de décembre, nous avons profité de bonnes conditions lors des épreuves de Coupe du monde, disputées aux Grisons, même si à ce moment-là, tout n’était pas si simple à cause du Covid-19. Une image restera gravée encore longtemps dans ma mémoire : quand je suis arrivé au stade à Adelboden, il y avait des milliers de personnes avec des drapeaux suisses derrière moi. Certains en ont pleuré de joie, avant même que le premier coureur ne s’élance, juste parce qu’on pouvait enfin à nouveau vivre ces moments-là.
« Des milliers de spectateurs de retour – cela a déclenché quelques larmes de joie. »
« Une tâche permanente consiste à utiliser au mieux nos ressources pour le sport. »
Selon toi, quels sont les projets les plus importants que Swiss-Ski a lancés au cours de l’exercice écoulé et sur lesquels l’attention est désormais portée ?
Depuis le 1er mai, la responsabilité de l’exploitation de la Biathlon Arena de Lenzerheide incombe à Swiss-Ski. Comme mentionné, c’est un terrain qui nous est encore inconnu. Il s’agit ici d’appliquer le business plan élaboré. Les quatre nouvelles courses de Coupe du monde au pied du Cervin sont également un projet de taille. Les dates des épreuves, soit à la fin octobre et au début novembre, ont été confirmées par la FIS. Il n’y aura pas d’événement test, nous serons donc directement plongés dans le bain. Cela nous occupera beaucoup cet été. Une tâche permanente consiste à utiliser au mieux nos ressources pour le sport, en suivant de près tous les préparatifs et en faisant avancer les changements structurels, par exemple en ski nordique. La saison prochaine, des Championnats du monde auront lieu dans les onze disciplines de Swiss-Ski. Un autre projet qui nous occupera concerne le transfert, dans un an, du siège de notre Fédération de Muri/Berne à Worblaufen.
Quelles sont les raisons de ce déménagement à Worblaufen ?
Voilà maintenant plus de trois décennies que nous sommes installés à Muri/Berne, où nous nous plaisons beaucoup. Mais le bâtiment a besoin d’être rénové. Parallèlement, notre Fédération ne cesse de grandir à un rythme très rapide. Les bureaux individuels qui sont encore les nôtres à l’heure actuelle ne sont plus adaptés à notre époque et aux formes de travail interactives. Le nouveau siège de la Fédération nous offrira la possibilité de mettre en œuvre un concept moderne de places de travail et de surfaces, lequel optimisera la collaboration entre les différents départements. L’accessibilité aux entrepôts n’est pas optimale actuellement. Nous devons prendre les différentes choses en main deux fois avant qu’elles ne soient au bon endroit. Notre nouveau site de Worblaufen est mieux desservi par les transports publics, ce qui présente des avantages pour les collaborateurs et s’inscrit dans l’esprit de la durabilité écologique. Un effet secondaire positif est que Swiss Snowsports, l’association faîtière des écoles et des professeurs de ski suisses, va emménager dans notre nouveau domicile en tant que sous-locataire avec un potentiel de synergie conséquent.
Cette saison écoulée marque aussi la fin d’un cycle olympique. Quelles sont tes attentes et tes espoirs pour l’hiver de Mondiaux 2022/23 ?
Si nos leaders dans les différentes disciplines sont épargnés par les blessures, nous pouvons construire sur la base de l’excellente saison qui vient de s’écouler. Dans les domaines où nous avons du potentiel que nous ne sommes pas parvenus à matérialiser, il s’agit de tirer les bonnes conclusions. Je suis convaincu que de nouveaux venus vont mettre la pression à l’interne sur les athlètes confirmés pendant la saison à venir. C’est pourquoi je me réjouis beaucoup de l’hiver à venir et je suis optimiste : nous offrirons à nouveau beaucoup de joie aux fans suisses de sports de neige.